Page:La Revue blanche, t26, 1901.djvu/520

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

fois et on pouvait voir s’infléchir les murs de la maison, et après elles respiraient toutes à la fois et on pouvait voir les murs ressortir et se ballonner, et entendre les poutres craquer et les moellons grincer l’un sur l’autre. Mon ami, suivez le conseil d’un vieillard : ne vous encombrez pas d’un grand ménage, je vous le dis, notez-le, — ne faites pas cela. Dans un ménage restreint, et rien que là, vous trouverez ce bien-être et cette tranquillité d’esprit qui, en fin de compte, sont les plus grands bienfaits que ce monde puisse nous apporter et à l’absence desquels aucune accumulation de richesse, aucune acquisition de renommée ou de pouvoir ne peuvent faire compensation. Écoutez-moi : dix ou douze femmes, c’est tout ce qu’il vous faut, n’allez jamais au delà.

Quelque instinct me fit suspecter la véracité de ce Johnson. Pourtant, c’était une personne bien amusante, et je doute qu’une partie des informations qu’il nous donna eussent pu s’obtenir à une autre source. Il faisait un contraste agréable avec ces Mormons réticents.

(À suivre.)
Mark Twain

Traduit de l’anglo-américain par Henri Motheré.