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of engineers » dans les districts de Manchester et de Leeds. Ils sont fournis par l’OfTice du Travail anglais, et extraits de « l’Abstract of labour » du Labour Department (1894-1895).

Nombre total des membres de la Trade Union des deux districts (moyenne pendant les quatre années 1887, 1888, 1889. 1890) 
 5 918
Nombre total des membres ayant chômé un temps quelconque 
 1 775


ce qui fait 30 % de chômeurs.

Voici comment se répartit la durée :

335 chômeurs sont privés de travail de 1 jour à 1 semaine par an.
635 1 semaine à 4 semaines par an.
282 4 8
152 8 12
96 12 16
62 16 20
47 20 24
40 24 28
28 28 32
21 32 36
22 36 40
17 40 44
15 44 48
23 48 52

On remarquera que si le nombre des membres qui ont chômé plus de 20 semaines ne représente en moyenne que 3, 6 % du nombre total des associés, cette minorité fournit à elle seule la moitié du nombre global des jours de chômage subis par le groupe considéré. Ce qui signifie que la situation de cette catégorie de chômeurs, loin de présenter un caractère accidentel, présente un caractère permanent. C’est la détresse continue.

Cette intensité du chômage, si frappante en Angleterre, se retrouve en Allemagne à un degré non moins élevé.

Voici, d’après le Reichsanzeiger, quelques renseignements sur le chômage en Prusse d’après les recensements des 14 juin et 2 décembre 1895.

En relevant le nombre des chômeurs dans dix-huit grandes villes, dont la population totale était de 4 473 440 habitants, on a constaté que ces villes renfermaient 39 % de chômeurs le 14 juin et 23 % le 2 décembre.

D’autre part, au 2 décembre 1893, il y avait dans le royaume de Prusse un total de 553 676 chômeurs (hommes et femmes).

Dans ce nombre, 129 350 chômaient depuis un temps qui variait de un mois à trois mois ; 61 340 étaient en chômage depuis plus de trois mois ; 42 665 chômaient depuis un nombre de jours inconnu.