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la revue blanche

— Qu’est-ce vous voulez ? On le sait, on ne dit rien. (Confidentiellement :) Et puis, vous savez, vaut mieux encore un Coco qu’une négresse : alors on prend une femme dans le tas… un bleu qui ne soit pas encore à moitié crevé : il y en a qui sont encore gironds !

— Comment, vous…

— Vous allez me dire peut-être que vous n’en feriez pas autant, si vous étiez à notre place !… On le prend comme ordonnance… ce sont les habitudes, aux colonies ; les officiers ne se gênent pas non plus, allez.

— Et si un disciplinaire ne marche pas ?

— Ne marche pas ! bien trop heureux de marcher… On les fait passer auxiliaires du cadre armé : ça leur évite la tôle, la ferraille et les poucettes. Quand on en a soupé, si elles rouspètent, on s’en débarrasse en les faisant tourniquer… c’est pas long !.

— Et vous avez eu de ces amies-là ?

— On fait comme les autres, n’est-ce pas. Faute de femmes potables… on s’envoie des Cocos… on n’est pas toujours volé.

— Assurément… Assurément, répondis-je.

Je commandai une dernière tournée, puis, dans l’arrière-boutique d’une vieille proxénète dont la fille servait de passe-temps au cadre de la Discipline, nous allâmes retrouver quelques gradés.

Château-d’Oléron, 1900.

G. Dubois-Desaulle