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attelés d’un cheval : mais ce cheval, les officiers l’utilisent pour leur plaisir.


RÉGIME CŒRCITIF RÉGULIER.

L’ensemble des moyens coercitifs en usage aux Cocos est un beau monument de notre réglementation militaire. Comme on le verra, la torture de la faim y figure officiellement, graduée avec méthode.

Pour faire comprendre la terrible prépotence des gradés commandant les Cocos, nous comparerons leur droit de punir avec celui des gradés de la régulière.

Echelle des peines. — Aux Cocos : le caporal a le droit d’infliger 4 jours de salle de police ; c’est dire qu’il lui est conféré, en l’espèce, les pouvoirs d’un adjudant. Plus même : car l’adjudant de la régulière a la faculté d’infliger une punition de consigne s’il veut absolument punir, tandis que le caporal des Cocos n’est armé que de la punition supérieure.

Ce sergent dispose de 8 jours de salle de police. — c’est-à-dire qu’il possède les pouvoirs d’un lieutenant de la régulière.

Le sergent-major et l’adjudant disposent de 15 jours de salle de police, — comme le capitaine de la régulière.

Le lieutenant dispose de 8 jours de prison, — c’est-à-dire qu’il possède les pouvoirs d’un capitaine.

Le capitaine a le droit d’infliger 30 jours de salle de police, ou 15 jours de prison dont 8 de cellule, — c’est-à-dire qu’il a les pouvoirs d’un colonel dans son régiment.

Le chef de bataillon a le droit d’infliger 30 jours de prison ou 30 jours de cellule simple ou 28 jours de cellule de correction ou 28 jours de prison aggravée ou 28 jours de cellule aggravée ;

Ainsi, pour la première punition, il a les mêmes droits qu’un général ou qu’un amiral : pour la troisième punition, il a deux fois plus de pouvoir qu’un général. Quant aux autres punitions, un général n’a pas le pouvoir de les infliger.

En effet ; même à l’égard des Cocos, le général, l’amiral, le préfet maritime commandant en chef n’ont le droit d’infliger que 30 ou 60 jours de prison dont 15 de cellule de correction

Certes, il y a la une belle prérogative pour les gradés de la Discipline. Pour bien juger de ce que cette dérogation à la hiérarchie représente pour le disciplinaire, il faut connaître ce qu’est véritablement le régime des différentes punitions : salle de police, prison simple, prison aggravée, cellule simple, cellule aggravée et cellule de correction.

Salle de police et Prison. — La punition de salle de police s’adjuge avec une telle facilité et les régimes coercitifs supérieurs sont d’une telle dureté que les Cocos font peu attention à cette punition.