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le bagne militaire d’oléron
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le bastion nord de la citadelle d’oléron

1 et 2, Canardières de la grande chambre ; — 3, 4 et 5, Cheminées d’aération de la grande chambre ; — 6, 7 et 8, Cheminées d’aération des petites chambres ; — 9, Palissade isolant le Camp-des-Cocos ; — 10, Guérite de surveillance.


prison, leurs cellules ; nous avons fait la « distribution » dans le magasin aux vivres de l’infanterie de marine : nous avons même inspecté le poste de police et avons poussé le scrupule jusqu’à y constater une saleté repoussante. Et, au cours de cette enquête, notre appareil « détective » enregistra maintes photographies dont nous reproduisons quelques unes ici ; on ne s’étonnera pas des raccourcis violents de celles qui ont été prises au magnésium dans les cellules de correction : là, nul recul.


RÉGIME.

Les Casemates. — Ces casemates, l’administration du génie, les nomme des « chambres ». Les ayant vues, nous les appellerons des bouges.

Celles qui servent de logement aux disciplinaires sont, au nombre de quatre, — trois qualifiées « petites chambres » ; une, « grande chambre ».

Grande ou petites, ces « chambres » sont des souterrains où l’on a mis des lits. Sur leurs voûtes, s’entassent, fortifications, poudrières, batteries ; sous leurs planchers sont de vastes citernes dans lesquelles stagne de l’eau croupie.

Les trois « petites chambres » n’ont pas de fenêtres : elles reçoivent le jour d’une imposte fixe placée au-dessus de la porte d’entrée ; l’air se renouvelle quand sont ouvertes cette porte et celle d’un conduit qui perce l’épaisseur des fortifications vers la mer. Dans chacune de ces chambres vivent de 25 à 30 hommes.