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LE BAROMÈTRE DE MARTIN-MARTIN


La Croix d’honneur


PRÉFECTURE DU PLATEAU-CENTRAL
cabinet du préfet
Le Préfet du Plateau-Central à Monsieur le Ministre de l’Intérieur.

Sous ce pli, j’ai l’honneur de vous adresser, conformément à vos instructions, mes propositions concernant la promotion du 1er  janvier dans l’ordre de la Légion d’honneur. J’ai réduit à quatre, selon les termes de votre circulaire de décembre, le nombre des candidats proposés : ce sont MM. Bedu-Martin, Collombier, Lajambe, et Jolivet. Chacun de ces candidats me paraît, à des titres divers, digne de la haute distinction que j’ai l’honneur de solliciter pour eux ; mais je crois devoir présenter en première ligne M. Bedu-Martin, doyen des maires de mon département, que son grand âge et les services rendus depuis près de cinquante ans à la cause démocratique me semblent désigner plus qu’aucun autre aux faveurs gouvernementales ; j’ajouterai que M. Bedu-Martin est le beau-père de M. Martin-Martin, député, et que sa décoration ne pourrait que produire l’impression la plus favorable auprès des électeurs de M. Martin-Martin.


1° Notice concernant M. Bedu-Martin

M. Bedu-Martin a déjà l’ait l’objet de nombreuses propositions ; la première remonte à 1885 ; depuis cette époque, tous les préfets qui se sont succédé à la tête du Plateau-Central se sont fait un devoir et un honneur de signaler la vie toute de probité et de dévoûment à la cause républicaine de M. Bedu-Martin, et de demander pour lui une récompense à laquelle applaudiraient tous les républicains et tous les honnêtes gens. Le Préfet du Plateau-Central, en renouvelant la proposition de ses prédécesseurs en faveur de M. Bedu-Martin, tient à signaler en outre la parenté du postulant avec M. Martin-Martin, le nouveau député, son gendre, en insistant sur ce fait que, si M. Martin-Martin a été assez heureux pour grouper autour de son nom toutes les énergies républicaines et ramener à la République une circonscription qui jusqu’alors avait toujours voté pour les bonapartistes, une grande part en revient à la notoriété et aux sympathies qui avaient toujours entouré le nom de son beau-père, M. Bedu-Martin.


2° Notice concernant M. Collombier

M. le docteur Collombier dirige depuis quinze ans l’asile d’aliénés de La Gélinotte, près La Marche. Praticien habile et administrateur consommé, le docteur Collombier a su, dans l’accomplissement de ses fonctions délicates, se concilier l’estime et la sympathie de tous. M. le docteur Collombier est un enfant du département, où il ne serait pas impossible qu’il fût appelé quelque jour à jouer un rôle politique ; il est très apprécié, pour son tact et sa grande droiture, des diverses municipalités qui se trouvent en relations avec lui ; sincèrement attaché aux institutions républicaines, les républicains du Plateau-Central accueil-