la culpabilité, le châtiment. L’ancien idéal a été remplacé par un idéal destructeur : l’abnégation, le dévouement, la pitié, cette éponge qui suce la moelle de l’humanité, et enfin l’ascétisme qui appauvrit, pâlit, enlaidit la valeur des choses et fait du mot « terrestre» un terme de mépris chrétien, et d’où finalement à dû naître la grande lassitude, le dégoût de l’homme, le nihilisme : honte des temps modernes.
La véritable raison de la décadence générale, c’est que l’Europe toute entière a reçu son empreinte décisive de la notion du bien et du mal prise au sens de la morale des esclaves.
La tâche du moraliste de l’avenir est toute tracée. Qu’il se dégage avant tout de cette morale qui n’est que l’instinct du troupeau ; qu’en se rappelant que tout progrès est né du renversement d’un autel, il s’endurcisse contre tout ce qui a été.
— « Ο mes frères, ne regardez plus en arrière mais en avant ! Aimez le pays de vos enfants : que cet amour soit votre noblesse future ! et par vos fils vous vous ferez pardonner d’avoir été les fils de vos pères !
Qu’une aristocratie nouvelle se forme, rétablissant à son ancienne place d’honneur le sentiment de la puissance, s’élevant elle-même au delà du bien et du mal. Qu’elle reprenne les rênes à nouveau pour dompter les masses à son seul profit. D’elle un jour naîtra l’homme futur, le « surhomme » (der Ubermensch) ce vrai sens de l’humanité.
La doctrine de Nietzche comme on vient de le constater par cette notice composée de citations caractéristiques, est en désharmonie cruelle avec les tendances actuelles. Au problême socialiste : le bonheur pour tous — il oppose la recherche de la plus grande somme de bonheur pour quelques-uns.
Malheureusement ce bref exposé ne nous a pas permis de faire connaître Nietzsche le grand poète, l’esprit titanique, qui parfois par un aphorisme d’une ligne, comme avec un couteau tranchant met à découvert