M. Allen en avait la propriété sans restreintes et que, par suite, les plus favorables hypothèses étaient licites.
Sous l’empire de ces considérations, le général, peu après le mariage d’Éléonore, autorisa son fils à rentrer à Northanger ; là, il lui donna solennellement lecture d’une lettre par laquelle il envoyait à M. Morland un consentement très affable enveloppé de déclamations redondantes. L’événement suivit bientôt : Henry et Catherine s’épousèrent, les cloches sonnèrent, tout le monde était souriant, et, comme douze mois ne s’étaient pas écoulés depuis leur première rencontre, il ne semble pas que les délais imposés par la cruauté du général leur eussent porté grand préjudice : entrer dans le bonheur parfait, qui à vingt-six, qui à dix-huit ans, ce n’est pas si mal. Je suis convaincue que les obstacles, loin de nuire à leur félicité, l’assurèrent en les faisant se connaître mieux et en fortifiant leur amour. Je laisse à qui peut s’intéresser à ce genre de spéculations le soin de déterminer si ce livre prône la tyrannie paternelle ou la désobéissance filiale