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entrée en campagne. Laissez les antisémites et le gouvernement de M. Méline rivaliser de sottises. Mettez dans votre gazette un avis qui propose des places de comptables bien rémunérées aux anciens sous-officiers engagés deux fois. Nous les enverrons dans les syndicats comme secrétaires, et nous choisirons parmi les adjudants, les sergents-majors et les fourriers nos capitaines, parmi les sergents nos sous-lieutenants, les places de lieutenants devant être réservées aux maîtres-répétiteurs et professeurs des lycées. Mettez un autre avis pour les officiers en retraite. On les enverra dans les comités de fédération, comme chefs-comptables. Nous prendrons parmi les capitaines, nos chefs de bataillons et lieutenants-colonels, parmi les officiers supérieurs nos généraux et colonels. Ayez surtout d’anciens officiers d’artillerie. Promettez de gros traitements. J’ai de l’argent en abondance. Communiquez cette lettre aux gazettes de votre parti, afin qu’on prenne les mêmes mesures partout, à Paris et en province. Il faut tâcher d’être prêts pour le 20. Nous aurons les officiers en retraite avec de l’argent. Voyez les Gaffarel, les d’Andlau, les Esterhazy. Tous ces gens ont besoin d’argent, à cause des femmes.

N.


VIII
LE MAJOR GÉNÉRAL AU SÉNÉCHAL MILLERAND
2 janvier 1897.

Monsieur le Sénéchal, je n’ai pas encore reçu l’état nominatif des avocats du barreau de Paris qui ont un grade dans la réserve de l’armée capitaliste ou qui ont accompli des années de service dans cette armée. Il est nécessaire que je le reçoive aussitôt pour établir le tableau des cadres d’officiers. Beaucoup d’étudiants de la conférence Molé seraient sans doute désireux de servir les intentions de S. M. l’Empereur durant la campagne qui va s’ouvrir. Je compte sur vous, Monsieur le Sénéchal, pour que le barreau de Paris centralise sur cet objet, les renseignements que fourniront les barreaux de province.


IX
L’EMPEREUR M. GÉRAULT-RICHARD
2 janvier 1897.

Je ne veux plus entendre toutes ces criailleries des comités. Il n’y a pas d’exemple qu’on ait jamais rien fait de grand sans les ambitions individuelles. Le dernier portefaix président d’un comité de Belleville ne peut cependant pas prétendre avoir une instruction qui suffise pour commander. Faites taire tous ces criards. Je suis très mécontent de M. Allemane et des anarchistes. Ce n’est plus l’heure des rivalités d’arrière-boutique. Nous sommes un même corps. Que les pieds