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tures mieux que ne le pourrait taire le complot le mieux combiné. Il serait bon cependant que l’on convienne d’un chiffre pour correspondre. Il vous en sera communiqué un avant peu.

(Même lettre aux autres sénéchaux.)


V
L’EMPEREUR AU MAJOR GÉNÉRAL
30 décembre 1897.

J’entends que les comités forment leurs bataillons au plus vite. Les réservistes les meilleurs en santé et en instruction composeront la compagnie de grenadiers. On constituera la compagnie de voltigeurs avec les plus alertes des jeunes soldats libérés depuis moins de deux ans. Les territoriaux, les autres réservistes et libérés formeront la compagnie de fusiliers. Les bataillons seront à trois compagnies. Ils pourront l’être à quatre si les sénéchaux le jugent bon, et si les cadres de sous-officiers semblent assez nombreux. En ce cas la 2e compagnie de fusiliers sera constituée comme la 1re. Adressez-moi pour le 10 janvier, l’état de tous les syndiqués capables de porter les armes. On instruira en route ceux qui ne l’auraient pas été. On peut utiliser les femmes à la garde des stations et des voies. On ne les fera point marcher. Donnez l’ordre, pour cela, de former des sections féminines à douze personnes commandées par un ancien premier soldat. Réunissez les cavaliers en bataillons pareils à ceux de l’infanterie. Réunissez les artilleurs en bataillons pareils. Quand nous aurons des chevaux et des canons, nous transformerons en quarante-huit heures ces unités en escadrons et en batteries. Auparavant ils marcheront comme fantassins. J’ai agi de la sorte dans la campagne de Prusse, en 1806, avec mes dragons à pied que j’ai montés à mesure que nous faisions prisonniers les régiments de cavalerie prussienne. Et cela a été tout seul. Le manque de chevaux et de pièces ne doit pas nous inquiéter à l’avance. Mes aéronefs serviront les premiers jours pour éclairer, à la place de la cavalerie. Leurs torpilles protégeront nos rassemblements, et elles suffiront jusqu’à ce que l’ennemi revenu de sa stupeur ait appris à détruire ces machines. Mais alors j’aurai mon artillerie et mes équipages. Il y a dix-huit cent soixante-sept aéronefs sur chantier et qui seront prêts à fonctionner, le 7 ou le 9. Dites bien aux syndiqués que la plupart des commandants d’infanterie hésiteront à tirer sur eux, après la formidable campagne de presse que je prépare. Bien peu oseront recommencer Fourmies. Je vous salue.

N.