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II
LE MAJOR GÉNÉRAL À MM. LES SECRÉTAIRES DES SYNDICATS
Circulaire n° 324.
Paris, le 26 décembre 1897.

Monsieur le secrétaire, S. M. l’Empereur vous fait savoir qu’un voyageur de commerce se présentera dans votre localité le Ier ou le 2 janvier. Il viendra vous offrir des bérets de drap bleu, marron et vert, pareils à ceux des chasseurs alpins. Vous achèterez de ces bérets dans les quantités suivantes : pour ceux de couleur marron, autant que vous compterez de syndiqués ayant servi dans l’artillerie et le train des équipages ; pour ceux de couleur verte, autant que vous compterez de syndiqués ayant servi dans la cavalerie ; pour ceux de couleur bleue, autant que de fantassins. Ce voyageur est envoyé par l’intendant général du gouvernement occulte de S. M.

Il dira se présenter de la part de la maison Schoffsheim de Paris. Vous prendrez livraison de ces bérets et m’adresserez directement un état de ce premier équipement. Afin de sauver les apparences, vous signerez au nom du Syndicat, pour cette fourniture de bérets, un billet à ordre, à 90 jours, au montant de la valeur. Si l’on vous interroge ensuite vous direz que cette dépense est couverte par une augmentation consentie de la cotisation des syndiqués en faveur de votre caisse.

Vous agirez de même pour les livraisons de brodequins, de jambières, de pèlerines vosgiennes, qui vous seront faites les 5, 9, 14 janvier prochain, de la part des maisons Dupont et Cie de Nancy, Weyler et Cie de Nancy. S. M. l’Empereur me charge de vous informer qu’elle rachètera vos billets à ces maisons et qu’ils ne seront en aucun cas présentés à votre caisse.

Le 20 janvier, un autre voyageur vous apportera plusieurs séries de disques en celluloïd munie d’une agrafe piquante, analogue à celle dite « épingle de nourrice ». Vous prendrez de ces disques. Les rouges sont pour les caporaux ; les jaunes, pour les sergents ou maréchaux des logis ; les verts et rouges (mi-parti), pour les fourriers, sergents-majors, maréchaux-chefs ; les bleus barres de rouge, pour les adjudants.

Ainsi vous aurez à la fin de janvier de quoi équiper convenablement votre troupe. Une revue sera passée le dernier dimanche de janvier dans le local du syndicat. Chaque homme devra être pourvu de ses brodequins et guêtres, coiffé du béret de son arme, vêtu de sa pèlerine portant à la hauteur de chaque coude les disques de son grade.

Ultérieurement d’autres voyageurs vous remettront en double, les brodequins et les jambières. Les hommes devront porter provisoirement, sous la pèlerine, la cotte bleue habituelle aux ouvriers.

Recevez. Monsieur Je secrétaire, etc…