Page:La Revue blanche, t15, 1898.djvu/284

Cette page n’a pas encore été corrigée

Le prince d’Orléans emmène-t-il des hommes capables. Je me méfie de cette famille. Ils ont toujours été nigauds. Ses relations de voyage ne marquent ni profondeur d’esprit, ni sens du décor. Il a choisi un secrétaire bien médiocre. Tâchez de le pourvoir en compagnons intelligents qui le guident. Rendez-moi compte.

N.


XXVI
LE MAJOR-GÉNÉRAL AU MINISTRE DE LA MARINE
6 février 1898.

L’intention de S. M. l’Empereur, M. le Ministre, est que vous réunissiez les escadres dans la Méditerranée. Un débarquement sur les côtes françaises de la Manche et de l’Océan serait une folie que les Anglais paieraient cher. Mais le bombardement et le blocus de Gênes appuieraient fort à propos les démonstrations armées que S. M. compte faire du côté des Alpes, si la Triplice engage les hostilités, au lendemain de la révolution sociale. Encore que cette révolution ne soit pas un fait accompli, S. M. me mande qu’il convient que je vous avertisse de ses intentions, afin que ses ordres ne vous prennent pas au dépourvu, après l’événement. L’effort entier de la marine française devra tendre à jeter un corps de débarquement sur la rive génoise, corps qui s’engagerait dans les Apennins par la vallée de la Bormida pour atteindre les plaines de Marengo. Aucun autre effort ne sera demandé à la marine, dont la mauvaise administration donne trop peu de confiance. S. M. espère que les états-majors et les équipages de ses navires tiendront à honneur de relever, ainsi, le prestige de leurs pavillons.

Le Major général, prince
de Neuchâtel

(Correspondance réunie par Paul Adam)

à suivre —