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jours de temps vous puissiez vous porter avec la plus grande partie de votre armée sur Wesel.

Si vous pouvez réunir une division de cavalerie hollandaise de 1 500 à 2 000 hommes, deux divisions d’infanterie fortes de 6 000 hommes chacune, une division française de 5 000 hommes, en tout, un corps de 18 000 hommes avec 26 pièces de canon attelées, et un approvisionnement, cela suffirait. En réunissant toutes vos troupes à Utrecht, je suppose que d’Utrecht, vous pourrez être en quatre jours sur Wesel, y attendre le sénéchal Bebel pour lui faciliter l’accès de votre frontière. Selon la marche de mes opérations sur le Rhône, et les événements de la guerre, vous pourrez peut-être vous étendre dans le pays de Munster et de Wesel. Je n’ai pas besoin de vous dire combien tout ici doit être tenu secret. Faites-moi connaître là-dessus ce qu’il en est.

N.


XXIII
LE MAJOR-GÉNÉRAL AU SÉNÉCHAL BEBEL

Monsieur le Sénéchal, S. M. l’Empereur estime que vos mouvements de troupes doivent tenir deux directions : l’une septentrionale, qui aboutirait à Wesel, où vous attendra le sénéchal Domela Nieuwenhuis, avec les forces hollandaises, belges, et françaises du Nord ; l’autre vers Genève. Si, cependant, les armées capitalistes coupaient la route de la Bavière, du Rhin et de la Suisse, il deviendrait préférable d’opérer la réunion du côté de Wesel. Le plan serait alors de proclamer en Hollande la République sociale. L’Empereur désire expressément que vous lui adressiez un rapport sur les forces dont vous pouvez disposer en Saxe. L’agitation tchèque à propos de l’ordonnance des langues nécessiterait une action en Bohême, à l’heure voulue. L’instruction que je vous ai envoyée hier soir, M. le Sénéchal, vous fait connaître que l’appel à la Hongrie sera lancé prochainement. Il aura pour but de détacher la Hongrie et la Bohême de l’Autriche, car, S. M. l’Empereur vous fera connaître ses dispositions au cas où la guerre sociale diviserait en Europe les forces de telle sorte que la France, les Pays-Bas et la Suisse dépendraient du Quatrième État, allié à la Russie, tandis que les nations de la Triple Alliance demeureraient obéissantes au régime du Capital. Vous ne devez point perdre de vue, Monsieur le Sénéchal, que l’établissement de la République sociale en Hollande et en Belgique serait facilement consolidé par l’aide du Prolétariat britannique dont une partie pourrait sans doute se transporter dans les centres du pays batave, pour accroître le recrutement des milices sociales. Il dépend de vous de juger si vos forces peuvent commodément opérer leur jonction avec les socialistes de Vienne, et se diriger directement sur cette capitale, ou gagner Genève. Mais S. M. l’Empereur entend que ce choix se fasse au plus vite. Vous considérerez jusqu’à nouvelle