Scène III
C’est moi, garçon. C’est moi, votre ancien locataire, François Chambolin.
Vous désirez ?
Maître Petitbondon est-il à l’hôtel ?
Je vais voir, monsieur. Il doit être dans sa chambre à travailler.
Voulez-vous le prier de venir jusqu’ici ? C’est pour une affaire urgente. Dites que c’est un client… (Revenant à l’avant-scène :) Maître Petitbondon est un garçon de vingt-un ans qui a prêté serment d’avocat la semaine dernière. C’est un bon petit jeune homme, qui sera ravi d’être consulté. Je n’ai que de faibles tuyaux sur son éloquence. Mais je n’ai pas besoin d’un avocat éloquent ; j’ai besoin d’un jurisconsulte, qui me donne un conseil profitable, et qui ne risque pas de me faire acquitter, en me défendant trop bien.
Tiens, monsieur Chambolin. Comment allez-vous ? C’est vous qui avez besoin de moi ?
Oui, cher maître.
Je vais vous faire entrer chez moi.
Non, cher maître, j’ai des raisons spéciales pour m’abstenir d’entrer dans cette maison. Les gens y sont trop capricieux. Ils vous font bonne figure le 14 du mois ; le 16, ils vous témoignent déjà un peu de froideur ; et vers le 20, ils ne vous marquent plus aucune amitié. On a tort d’introduire des questions d’argent dans les relations avec les patrons d’hôtel.
Et vous désirez ?
Je viens faire appel à votre éloquence, si jeune et déjà si remarquée, pour obtenir trois mois de prison.
Pour quel délit ?
Je n’en sais encore rien du tout. Et c’est là-dessus que je solli-