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LA COMMUNE
seconde série


M, Georges Arnold
Membre du Comité central, membre de la Commune

La première manifestation de ce qui devint la Fédération de la Garde Nationale, en 1871, se produisit à l’époque des élections législatives de février 1871 pour l’Assemblée dite de Bordeaux.

Le conférencier La Pommeraye (qui ne se doutait guère des conséquences de son initiative), voulut réunir et consulter la garde nationale, représentée par des délégués des compagnies, pour s’entendre, avant le scrutin, sur le choix de la représentation parisienne à l’Assemblée de Bordeaux.

Sauf par la légion de Flourens à Belleville, pendant le premier siège et avant le 31 octobre, aucun essai de solidarisation entre les divers bataillons de la garde nationale de Paris ne fut tenté, ni par le gouvernement (cela se conçoit), ni par les citoyens (ce fut fâcheux).

La réunion électorale des délégués de la garde nationale, provoquée par de nombreuses affiches, sous les auspices de M. de La Pommeraye, eut lieu le 6 février au Cirque d’Hiver.

La démonstration de cette journée affirma surtout la grandeur et la force démocratiques qu’aurait pu développer pendant le siège une fédération des bataillons.

Au 6 février, les armées permanentes étaient condamnées ; on voulait reconstituer la force militaire du pays sur des bases nouvelles, « La Nation Armée ». C’était le cri unanime de la conscience publique et la seule solution vraiment républicaine. L’idée germa bien vite, débarrassée des préoccupations momentanées de la période électorale. À l’issue du Congrès, une commission provisoire fut nommée, chargée de préparer l’organisation nouvelle accueillie par l’assemblée.

M. de La Pommeraye se déroba ; mais Courty et d’autres restèrent. Ayant personnellement pris l’initiative d’une proposition et l’ayant défendue, je fus naturellement adjoint, moi nouveau, aux ouvriers de la première heure, et fis partie de la Commission provisoire. On n’y chôma point.

Le 15 févider, à Tivoli Vaux Hall eut lieu la première grande réunion des délégués de la garde nationale, à l’appel du Comité provisoire.

1 500 s’y trouvèrent : la Fédération fut proclamée et désormais fut le nom historique du mouvement.