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tier. Durand, Rigault, Varlin, étaient fusillés. Delescluze mourait à la barricade ;
TRINQUET
d’autres étaient blessés, Vermorel, Arnaud, Protot, Brunel. Si, la bataille finie, beaucoup purent s’échapper, c’est parce que la police de l’Empire, avait été complètement désorganisée.

— Et les barricades ?

— Les barricades, c’était bien, mais on ne se servit pas assez des maisons. Les Versaillais, au contraire, surent les utiliser. Les meilleurs défenseurs de la Commune, dans les derniers jours, furent incontestablement les enfants et les vieillards. »


M. Brunel
Membre de la Commune
actuellement professeur à l’École navale de Dartmouth.

I. — Nommé chef du 107e bataillon le 19 mars 1870, des faits de guerre successifs m’ont amené à être général en chef du Comité central, chef de la 10e légion, puis membre de la Commune. Les événements principaux auxquels j’ai assisté ont été : la prise de la caserne du Château-d’Eau et l’occupation de l’Hôtel de Ville, dans l’après-midi et la soirée du 18 mars ; la prise de possession des ministères, le 19 mars.

(Pendant la guerre allemande, j’ai pris part à la défense du fort d’Issy et à la prise des hauteurs de Buzenval et leur occupation malgré les attaques des troupes prussiennes. — Pour ce fait de guerre, j’ai été proposé pour la croix, mais j’ai refusé.)

Lorsque les troupes versaillaises sont entrées dans Paris, j’ai défendu successivement la place de la Concorde et les avenues qui l’avoisinent ; pendant les journées du lundi au jeudi matin, les huit mille hommes que je commandais ont tenu en échec tout un corps d’armée de l’ennemi.

Lorsqu’il a fallu se retirer, entourés partout de maisons en feu et de troupes qui menaçaient notre retraite, nous avons occupé le xe arrondissement, puis la caserne de la place de la République où une blessure m’a enlevé du champ de bataille.

Si j’ajoute que j’ai été condamné à mort, j’en aurai fini de ce qui me concerne.

II. — L’insurrection de 1871 est encore incomprise. — Elle a été provoquée par un sentiment de patriotisme, d’abord, et par la volonté d’empêcher la forme monarchique de prendre possession du pays. Presque tous les hommes placés à la tête du mouvement, avaient fait leurs preuves devant l’ennemi, et professaient activement les idées républicaines.