Paris, par les lois stupides sur les échéances et sur les loyers, par l’annonce de la suppression immédiate, brutale, de la solde, des gardes nationaux. Aussi, au début, l’immense majorité des Parisiens étaient-ils pour la Commune.
III. — La Commune a été le moins révolutionnaire des pouvoirs insurrectionnels. Si elle avait eu le sens des mesures révolutionnaires, elle aurait brisé le Comité central qui jusqu’à la dernière heure n’a cessé de l’attaquer, de la miner sourdement et elle aurait saisi le gage de la Banque de France. M. Thiers alors aurait bien été obligé de traiter.
IV. — La Commune a-t-elle, comme on l’a cru, sauvé la République ? Sans l’insurrection, l’Assemblée versaillaise aurait-elle proclamé la monarchie ? Il est bien difficile d’en raisonner, d’en décider après tout. Ce qui est très probable, c’est que la majorité réactionnaire eut renversé M. Thiers dès les premiers jours. Qu’on se rappelle la fameuse apostrophe de M. Thiers à ses adversaires dans la séance du 11 mai : « Attendez huit jours encore, Messieurs ! dans huit jours il n’y aura plus de danger et la tâche sera proportionnée à votre courage et à votre capacité ! »
Il est certain aussi que c’est sous la pression des événements et pour empêcher le mouvement communaliste de gagner la province, que M. Thiers prit avec les délégués des grandes villes, Lyon, Bordeaux, l’engagement de maintenir la République.
— Je faisais partie de la municipalité élue avec Henri Martin et c’est à Bordeaux que j’ai appris ma nomination de membre de la Commune, la majorité de nos concitoyens, pris de court, ont choisi mon nom comme protestation. D’abord je ne voulais pas accepter. Il me fallut du moins aller à Paris, expliquer mon refus. Ce retour fut accidenté et même, à Rambouillet, je fus retenu par le procureur de la République. Dès mon arrivée à Paris, je réunis le plus grand nombre possible de mes concitoyens et leur remis ma démission. Les journaux publièrent une lettre de moi. Il ne me paraissait pas possible d’accepter un mandat qui me faisait entrer dans une assemblée révolutionnaire. C’est un sentiment patriotique qui a dicté mon refus, je ne pouvais accepter même l’idée de cette révolution faite en face des Prussiens.
— Pourtant vous acceptiez le Gouvernement du 4 Septembre.
— Il y a une grande différence, les Prussiens n’étaient pas à Paris, et puis le 4 septembre n’était pas un mouvement violent et révolutionnaire. Ce n’est pas du tout la même chose. La Commune était une Convention au petit pied.
— Revenons donc, sil vous plaît, à votre rôle.
— Le lendemain même de ma démission, les bataillons de Belle-