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ni beaucoup d’ingéniosité, ni beaucoup de peine, la Banque s’étant décidée à fournir quotidiennement tout ou partie de cette somme pour éviter des exigences plus grandes.

Administrativement enfin, on ne trouve rien dans l’histoire de la Commune qui mérite d’être signalé ou retenu et en bonne justice on ne pouvait rien attendre de pareil d’un gouvernement d’insurgés. L’insurrection de 1871 eut-elle alors une influence appréciable ? J’ai beau chercher cette influence, je ne la vois pas. C’est à peine si elle se manifeste à Marseille et dans deux ou trois villes par des mouvements qui furent vite écrasés.

Depuis, le souvenir de ces tristes jours en a-t-il exercé une sur les événements et sur les idées ? En vérité, la trace n’en apparaît nulle part, pas même dans les tentatives anarchistes qui ont ému la France en ces dernières années et dont les auteurs ne semblent s’être inspirés en rien des précédents et des traditions de la Commune de 1871.

M. Alphonse Humbert

Alors rédacteur du Père Duchêne ; depuis, président du Conseil municipal de Paris, actuellement député.

Frontispice du Père Duchêne de 1871.

— Je considère la Commune comme un acte héroïque, — cela et pas autre chose, car je ne crois pas qu’elle soit vraiment une date dans l’histoire du socialisme.

— Ne nous donneriez-vous pas quelques détails anecdotiques sur les tout derniers jours ?

— Le jeudi de la dernière semaine, 25 mai, j’étais avec Lissagaray, Jourde, Larochelle, le membre de la Commune Johannard, etc., à la barricade de l’entrée du boulevard Voltaire. Delescluze venait de mourir. On voyait, par dessus la barricade, son cadavre. Je me rappelle qu’il y avait avec nous un grand garçon, haut en