Le 5, la Commune, en réponse à l’exécution des prisonniers faits par Versailles, vote le décret des otages, portant que toute exécution d’un prisonnier, sera suivie de l’exécution de trois otages, décret qui, d’ailleurs, ne fut pas appliqué.
Le 16 avril, élections complémentaires en raison des doubles élections et des démissions.
Cluseret, délégué à la guerre, est remplacé le 30 avril, par Rossel, qui est remplacé le 10 mai, par Delescluze.
Le 1er mai, nomination du Comité de Salut composé d’Ant. Arnaud, Léo Melliet, Ch. Gérardin, Félix Pyat et Ranvier, renouvelé le 9 mai, et composé cette fois de Ranvier, Arnaud, Gambon, Delescluze, Eudes, tous de la majorité.
Le 8 mai, l’armée d’investissement commence le bombardement de Paris. Chute du fort d’Issy.
Le 15 mai, manifeste des Vingt-Deux de la minorité.
Le dimanche 21 mai, entrée des Versaillais. L’assemblée de la Commune se dissout.
Le 22, envahissement des arrondissements de l’Est.
Le 23, Montmartre est pris. Les premières exécutions de Parisiens.
Le 24, évacuation de l’Hôtel de Ville. Le Panthéon est pris. Fusillades en masse des Parisiens. Exécution de six otages.
Le 25, les Versaillais tiennent tous les arrondissements de la rive gauche. Mort de Delescluze. La Mairie du XIe est abandonnée.
Le 26, la résistance se concentre à Belleville. 48 otages sont fusillés rue Haxo.
Le 27, envahissement du XXe. Prise du Père-Lachaise.
Le dimanche, 28, à 11 heures du matin, fin de la résistance.
Nous donnons dans ce numéro les opinions de quelques publicistes, de membres de la Commune et de personnes qui ont pris part au mouvement, de quelques autres qui ont gardé des souvenirs saisissants, enfin de l’officier qui personnifie presque pour le public la répression versaillaise.
P. S. — Le lecteur, remarquant, dans les opinions exposées ci-après, la rareté de celles qui sont hostiles à la Commune, pourrait croire à un parti-pris d’éliminer certaines dépositions.
Est-il donc besoin de dire que, si le silence est une opinion, du moins nous n’avons pas omis d’interroger ceux qui ont cru devoir se taire ?
— Quel a été votre rôle pendant la Commune ?
— J’ai fait uniquement mon métier de journaliste. Je n’ai pas pris part à la Commune. Mais comme j’ai publié très nettement mon opinion sur Versailles, dont je trouvais la conduite odieuse, j’ai été accusé d’avoir provoqué la rébellion.
— Au 18 mars ?
— Non, plus tard. Au 18 mars, j’étais à Arcachon, si malade qu’on s’était empressé d’annoncer ma mort. J’ai reçu à Arcachon la visite de mes enfants qui avaient pris le deuil de leur père.
— Vous êtes arrivé à Paris ?…