ques centaines à penser différemment. Nous sommes quelques vingtaines armés d’une plume et d’une parole.
Il faut se lever contre cela.
Il faut montrer à l’Époque notre horreur de la duplicité des maîtres. Il faut dire que nous ne sommes pas complices des diplomaties ignobles, capables d’envoyer autour de la Crète des matelots européens pour assister à l’écrasement du faible par le fort, des amiraux pour surveiller seulement la convoitise des nations rivales prêtes à descendre sur la terre d’oppression et à y planter un drapeau. Il faut crier que nous souhaitons l’Allemand, l’Anglais ou l’Autrichien, à Constantinople, plutôt que d’y voir, encore une semaine, le Turc stupide et boucher.
Depuis mai 1453, l’Islam occupe Byzance. Qu’a-t-il fait dans notre Europe chrétienne, dévouée, après tout, pour instaurer le dogme de la Moindre Cruauté. La présence du mahométisme se marque seulement par le pillage, la rapine, les atrocités de la guerre, et la décadence imbécile d’une race qu’abîme son priapisme. Le temps vient de chasser l’intrus. Il faut bannir la Mort de l’Europe. L’idée ne prospère que dans les centres où la vie s’accumule. Au nom de l’idée, favorisons la vie, chassons les fauteurs de la Mort.
On assure qu’au moment où l’ambassadeur de France transmit à la Porte les représentations platoniques que l’alliance de la Russie rendit dérisoires, la réponse du vizir fut qu’en 1871 les Turcs ne s’étaient pas occupés des massacres de Paris pendant la répression de la Commune, et qu’on réclamait la réciprocité d’indifférence. Certes le spectacle n’était pas admirable de ces militaires qui avaient fui sept mois devant les armées allemandes pour venir triompher noblement de pauvres diables dont ils fouillaient les poches et détachaient les montres avant de les aligner contre le mur d’exécution. Mais, chez nous, ces aventures se reproduisent à peine à des intervalles séculaires. On cite la guerre des Albigeois, la Saint-Barthélemy, la Terreur et la Semaine Sanglante. C’est tout.
Les fous ivres, les Montfort, les Charles IX, les Robespierre, les Galliffet ne se manifestent que rarement. En pays d’Islam, ce jeu de tuer devient presque annuel. C’est excessif.
Il conviendrait aussi de penser que les races cruelles vont toutes à la décadence, depuis l’Espagnol afficionado, l’Italien manieur de poignard, jusqu’au musulman qui égorge, et au Chinois qui décapite.
Une race, qui cesse de respecter la Vie, se condamne à mort.
En faveur de la vie, de l’idée, de l’amour social, il faut dresser, contre la Mort, la force féconde des penseurs et des écrivains.