admiration pour les lumières, le mouvement, la domesticité nombreuse et variée, tout un luxe qui dépassait ses prévisions.
一 C’est très chic !… C’est très bien tout ça !… C’est très chic…
Elle, d’un petit air entendu et détaché lui souriait, se délectait de la joie qu’elle lui donnait. Pourtant, elle dut froncer le sourcil à quelques exclamations par trop naïves qui échappèrent à Henri devant le domestique qui les conduisait.
Il ne tenait pas d’aise, si franchement ravi qu’elle ne put lui tenir rigueur ; puis, il se montra si pressé de « faire aussitôt un tour sur le Boulevard », qu’elle renonça à réserver pour le lendemain le bonheur de la première promenade et qu’ils sortirent.
Dehors, il devint muet d’ahurissement, roulait de grands yeux effarés, la poussait du coude. Elle se mit alors, pour offrir à son enthousiasme un sujet « plus relevé » à disserter brillamment sur tout ce qu’ils voyaient. Il entendait des mots des salles de rédaction enfièvrée de « premières » de « soupers qui sont des fêtes de l’esprit » de « brasseries de cénacles » de « noctambules » ; imaginait les « orgies de la fête » les « salons des Clubs », « le jeu ruisselant d’or », les réceptions éclatantes et la magie des coulisses, les discussions artistiques, les « folies des millionnaires » et les « excentricités des journalistes », tandis qu’elle composait à mesure, de bribes de romans ou de chroniques, la légende du Paris nocturne dans toute sa beauté, l’idéal d’opérettes et de cabinets particuliers.
Brusquement, il l’entraîna dans un café, fasciné par les lumières, la masse des consommateurs bruyants.
À peine installée, Jeanne s’émut de l’allure louche des femmes qui s’y entassaient, et, rouge de honte, voulut sortir. N’ayant prévu qu’un café comme les autres, elle s’irritait d’être tombée dans un établissement de raccolage et en voulait affreusement à son mari « de l’avoir entraînée dans cet endroit où elle n’était vraiment pas à sa place » ! Henri