Page:La Revue blanche, Belgique, tome 3, 1891.djvu/44

Cette page a été validée par deux contributeurs.

Pour l’Ombre[1]


(Suite)


VIII


« …Nos rêves sont pour les choses idéales, car je suis une qui se respecte. »
Heine.



Henri comme Jeanne étaient si pressés de se marier qu’ils ne laissèrent guère aux fiançailles que le temps requis pour les formalités indispensables. Malgré les protestations indignées d’Émilie ils ne laissèrent même pas aux parents du jeune homme le temps d’arriver, et Jeanne s’ingénia à régler les choses le plus rapidement et le simplement qu’elle put.

En tout, elle n’avait écouté qu’un sentiment confus qui était comme de la honte et qui lui donnait le courage de résister à sa sœur.

Elle ne fit pas une visite, et consentit à regret à de simples billets de faire-part qui ne devaient être envoyés qu’après la cérémonie. À l’ébahissement d’Émilie — qui s’était tout naturellement réservé ce soin — Jeanne se chargea elle même de tous les détails, préoccupée avant tout de ne pas attirer l’attention.

  1. Rev. Bl. de Sept., Nov., Déc. 1890, Janv., Fév., Mars., Av., Mai, Juin 1891.