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Pour Celle qui filait.


 
C’est pleurer que je voudrais,
Ô fileuse de l’automne,
Dans ta robe aux parfums frais
XxxOù ma main tâtonne.


J’ai suivi par les cités
Les pas des femmes mauvaises ;
Mes baisers sont moins comptés
XxxQu’au printemps les fraises.


Ces pieds maintenant si las,
Battaient-ils gaiement la ronde,
Aux jours où sous les lilas
XxxJe riais au monde !


Mais voici que tout cela
N’est que le rêve d’un rêve ;
J’ai payé, bien au-delà,
XxxMa volupté brève !