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fourreau qu’après qu’elle aurait fait connaissance avec les Paraguéens.

Les ennemis étaient alors à petite distance de nous, près du bois de lisière d’un gros ruisseau ; ils avançaient sensiblement, s’étendant en tirailleurs, courant de côté et d’autre sous les ordres d’un officier qu’on distinguait parmi eux et qui tout à coup leur commanda la retraite ; nous les perdîmes de vue.

Après une attente assez prolongée, le commandant ordonna le retour au camp.

Le matin du 19, on quitta le campement. Le colonel détacha le 21e bataillon pour former l’avant-garde, avec recommandation de ne jamais perdre de vue le gros du corps d’armée, tout en gagnant du terrain. Le reste suivait en détachements rapprochés qui devaient se soutenir au besoin ; mais l’animation des soldats répondant à celle des officiers, les corps se portaient en avant sans tenir grand compte de cet ordre, et se trouvaient parfois, entre eux, à des distances plus grandes que la prudence ne l’eut conseillé.

L’avant-garde, au passage du Taquaroussou dont le pont venait d’être détruit par les Para-