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délibérer sur la possibilité d’un mouvement offensif et sur les moyens de l’exécuter.

Le soir du même jour, par un contraste dont l’impression restera toujours dans notre mémoire, ce fut à la lumière du soleil couchant, qui remplissait l’espace de paix et de joie, que se tint ce conseil gros de tant de malheurs, solennel au début, mais dont l’animation consciencieuse finit par des violences.

Trois des membres de la commission s’efforcèrent à plusieurs reprises de peindre la position du corps d’armée telle qu’elle était dans la réalité : l’insuffisance des vivres, le défaut absolu de moyens de transport, pas de cavalerie, peu de munitions, pas de renforts ni de secours à espérer pour une poignée d’hommes en pays ennemi ; de là l’éventualité infailliblement prochaine d’une retraite à exécuter sans données étudiées d’avance et dans des conditions où la tentative ne pouvait aboutir qu’à un désastre, avec la déplorable conséquence d’appeler de nouveau sur le territoire brésilien l’occupation paraguéenne accompagnée de toutes ses horreurs.

La raison n’était que trop du côté de ceux