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avait rejetées la veille. Tantôt il représentait, dans une dépêche au ministre, qu’il ne pouvait rien entreprendre sans cavalerie ; tantôt il prétendait qu’il pouvait s’en passer : combats douloureux entre l’autorité de sa raison calme et les aspirations de son orgueil offensé.

Son attitude, d’ailleurs, était toujours digne et ferme ; dans toutes les questions administratives, elle était marquée surtout au coin d’une noble intégrité. Il ne souffrait point d’atteinte à sa position de chef, et il savait la maintenir d’autant mieux qu’il y mettait de l’aisance et de l’aménité.

Âgé de quarante-sept ans, petit de taille, d’apparence robuste, avec des traits réguliers, le teint brun foncé, les yeux noirs et vifs, il avait le front large, un beau crâne complètement dénudé, ce qui lui valut de la part des Paraguéens un surnom railleur.

Toujours sérieux et préoccupé, on le voyait seul, ou en conférence avec un vieux pionnier explorateur du pays qui nous servait de guide, José Francisco Lopès.

Celui-ci mérite qu’on le présente au lecteur, avant de le montrer à l’œuvre. Ceux de nous