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s’était joint un petit contingent de troupes fournies par la République de l’Uruguay.

Au sud, le grand fleuve Paraguay, un des affluents du Rio de la Plata, donnait plus de facilité pour arriver jusqu’à la forteresse de Humaïta, qui par sa position spéciale était devenue la clef de tout le pays et avait pris, dans cette guerre acharnée, l’importance de Sébastopol dans la campagne de Crimée.

Au nord, du côté de la province brésilienne de Matto Grosso, les opérations étaient infiniment plus difficiles, non seulement parce que des milliers de kilomètres la séparent du littoral de l’Atlantique, où se concentrent presque toutes les ressources de l’Empire du Brésil, mais aussi à cause des inondations du fleuve Paraguay, qui, traversant dans sa partie septentrionale des contrées planes et basses, sort chaque année de son lit et inonde des régions très étendues.

Le plan d’attaque le plus naturel consistait donc à remonter le Paraguay, du côté de la République Argentine, jusqu’au cœur de la République du Paraguay, et du côté du Brésil, à le descendre, en partant de Cuyaba, chef-lieu