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nationalité et de son gouvernement, était vis-à-vis de tous dans la situation la plus délicate et la plus difficile. Quand on est d’origine portugaise, et, ce qui est plus encore peut-être, quand on est un empire constitutionnel très attaché à sa dynastie et à la forme de son gouvernement, ce n’est pas la chose la plus simple que d’aller à quelque cinq cents lieues de chez soi opérer, d’accord avec des républicains d’origine espagnole, contre un ennemi préparé depuis plusieurs années à la guerre, retranché dans des pays presque inabordables au milieu des marécages du Paraguay et du Parana, animé d’un dévouement absolu pour la cause du maréchal-dictateur, don Francisco Solano Lopez II. Néanmoins, lorsque l’issue de la lutte fut décidée par les victoires finales de M. le comte d’Eu, et tandis que les contingents des Républiques Orientale et Argentine étaient réduits au plus mince effectif, le Dictateur avait payé de sa ruine et de sa vie sa folle entreprise, le Paraguay était partout vaincu, le Brésil, au contraire, qui au début des hostilités ne comptait qu’environ 15 000 hommes de troupes pour garder tout son immense territoire, le Brésil,