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vrai repos. Double et triple ration fut donnée : les circonstances le permettaient ; le commandant était heureux de contenter le soldat autant qu’il était possible. C’était la première fois, depuis bien longtemps, que nous pouvions compter sur un lendemain. Il ne nous restait plus, pour nous mettre en dehors de toute éventualité, qu’à faire quinze lieues par un excellent chemin de Nioac à l’Aquidauana où nous étions attendus ; nous avions une surabondance de vivres pour cette marche.

La nuit fut calme, comme tout annonçait qu’elle devait l’être. Dès que le jour parut, une dernière visite fut faite aux ruines du bourg par nos soldats, qui finirent d’enlever tout ce qui avait échappé aux Paraguéens. Par cette succession de rapines, disparut en quelques mois de ces contrées nouvelles le peu qu’un commerce naissant y avait introduit de machines et d’outils, et tout ce que le travail avait pu y amasser de produits et d’épargne.

Lors de notre dernier séjour à Nioac, nous avions déposé dans l’église beaucoup d’effets de toutes sortes, d’instruments de nos corps de musique, de munitions de guerre, etc., etc… Il