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CHAPITRE XXI

Nioac. — Déception ; il a été pillé, incendié et presque entièrement détruit par les Paraguéens. — Infernale ruse de guerre. — L’ennemi disparaît définitivement. — Rentrée paisible du corps d’armée. — Ordre du jour sur cette campagne de trente-cinq jours.


L’officier chargé de la défense de Nioac, pendant la durée de notre incursion sur le territoire paraguéen, s’était absenté de ce bourg le 1er juin, sans qu’on y eût connaissance de l’approche des ennemis, agissant ainsi contre l’ordre formel du 22 mai, qui enjoignait de défendre à tout prix un point qui était notre base d’opération.

Les vivres étaient loin de lui manquer : le chef du dépôt en avait laissé en abondance. Peut-on supposer que ses hommes, séduits par le voisinage de la rivière et des taillis, se soient échappés l’un après l’autre jusqu’à lui faire entièrement défaut ? Mais tous les officiers de notre corps d’armée attesteront l’esprit de discipline de nos soldats sous leurs chefs, et,