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contraire très empressé de battre en retraite toutes les fois qu’il lui arrivait de se trouver à notre portée. Nous longions la rive gauche du Nioac ; quelques bœufs d’attelage, que les conducteurs de chariots du convoi marchand avaient abandonnés dans leur fuite, et qui paissaient quand nous les aperçûmes, étant devenus l’objet d’une poursuite de quelques cavaliers paraguéens, une compagnie de notre 21e fut dépêchée contre eux avec une pièce de canon : ils tournèrent bride aussitôt, d’un mouvement si précipité, qu’il excita les rires en même temps que les huées de notre monde.

Le gué était bon et fut traversé sans retard. Nous trouvâmes sur la rive droite les traces encore fraîches du passage d’un corps nombreux de cavalerie, et une grande quantité de papiers déchirés, de livres, de registres d’administration salis et lacérés, qui provenaient évidemment du pillage de quelque chariot brésilien, pris sur ce point par les ennemis et détruit ou emmené par eux.

La présence de l’adversaire nous était révélée aussi par quelques fumées à l’horizon ; et d’après la connaissance que nous avait donnée