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appelé à l’emploi d’assistant de l’adjudant général ; le lieutenant d’Escragnolle-Taunay, à celui de secrétaire militaire auprès du commandant ; le lieutenant Barboza représentait seul désormais, dans les fonctions du génie, la commission de cette arme, qui venait d’être dissoute.

Deux lieues à peine nous séparaient alors de Nioac, et le commandant, pour y donner avis de notre approche, fit faire une décharge de nos quatre canons à la fois, accompagnée d’un feu de file de tous les bataillons.

Nos hommes, dans cette occasion, reconnurent le peu d’ensemble de leur tir, en raison de tout ce que les armes avaient souffert des dernières pluies ; ils s’employèrent aussitôt d’eux-mêmes à les remettre en bon état, à les essayer une et plusieurs fois, à se porter le défi de tirer le mieux et le plus vite : lutte improvisée qui dissipa tout vestige de torpeur et qui, aux dernières lueurs du jour, finit par prendre un air de fête : l’espoir d’un lendemain meilleur est toujours prêt à renaître dans le cœur des hommes.

Une autre phase d’existence, en effet, se faisait alors pressentir, la vie se réveillait, et notre