Page:La Retraite de Laguna (Plon 1891).djvu/23

Cette page a été validée par deux contributeurs.

armée : il n’y avait en tout que 15 000 hommes prêts à entrer en campagne. Mais, comme tous les pays où le respect des coutumes et des traditions a conservé le vrai patriotisme, le Brésil sut se mettre promptement en état de tenir tête à ses ennemis. C’est parmi les petits corps d’armée improvisés que se trouve, en première ligne, celui dont la courte et héroïque campagne est racontée, dans ce volume que nous venons de lire avec l’attrait le plus vif. Les lieux où se passe la scène, et les ruses des combattants, rappellent les incidents les plus dramatiques des fameux romans de Fenimore Cooper ; mais combien ces véritables héros brésiliens ne sont-ils pas plus intéressants que les personnages imaginaires de l’auteur du Dernier des Mohicans !

Une petite troupe de trois mille hommes, qui ne devait être que l’avant-garde d’une armée destinée à attaquer le Paraguay au nord, se trouvait, par la longueur et la difficulté des marches, par la famine et les maladies paludéennes, réduite d’un tiers environ avant d’avoir pu atteindre la frontière. Son général était au nombre des morts. N’était-ce pas déjà une merveille de voir, dans de telles conditions, un corps