parvinrent à Nioac le 27, avec les dépêches du commandant, et divulguèrent ce qu’ils avaient vu de leurs yeux dans notre campement, ainsi que tous les mauvais bruits dont les marchands n’avaient pas manqué de se faire l’écho sur la route.
Nous avançâmes le 25 de près d’une lieue et demie, effort considérable, car nos soldats valides étaient presque tous employés à porter les litières des malades, et de ces porteurs, plusieurs, subitement frappés, devenaient une surcharge au lieu d’une aide.
Les soubresauts perpétuels des agonisants rendaient horriblement pénible cette corvée, à tel point que les hommes excédés se mettaient eux-mêmes tout à coup, comme à l’envi des cholériques, à pousser des cris sauvages d’impatience, avec menace de tout jeter et abandonner. Un petit nombre de hamacs occupés par des officiers avaient seuls un air de triste décence : nous nous rappelons y avoir vu le beau visage résigné du sous-lieutenant Guerra, jeune homme exemplaire, fils unique d’une veuve qui ne devait plus le revoir.
Ce jour-là l’incendie vint encore, précédé