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de la seconde édition, publiée à Paris en 1879, M. Xavier Raymond nous assure qu’il n’a guère eu à modifier que la ponctuation, et que, du reste, « il n’a ni supprimé, ni ajouté une seule phrase ». On trouvera, nous en sommes convaincus, que, tout en gardant la gravité qui convient au sujet, l’auteur a su donner à son récit la couleur et la vie qui en font une œuvre vraiment littéraire.

M. Xavier Raymond s’étonne de la loyauté avec laquelle, au Brésil, le gouvernement a prêté son concours à cette narration franche et simple d’un grave échec. Nous avons éprouvé une impression toute différente : rien ne nous paraît plus propre à mettre en relief les grandes qualités des troupes brésiliennes, que les incidents de cette retraite. À notre avis, c’est dans les longues difficultés d’une retraite, bien mieux que dans l’élan d’une bataille, qu’on apprécie la fermeté du soldat, l’initiative, la résolution, le talent et l’énergie des chefs. Les généraux illustrés par de brillantes victoires sont innombrables : on compte aisément, à partir des temps les plus reculés, ceux qui ont su soutenir et sauver leurs troupes dans une déroute. Ce mot seul de