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sassent de nous céder la place, et nous nous y établîmes tranquillement. Nos animaux y eurent un assez bon pâturage et toute l’eau dont ils avaient besoin.

Là encore nous tirâmes des attelages de nos charrois les bœufs les plus fatigués pour notre consommation. C’était, vu l’insuffisance et la mauvaise qualité, une distribution de vivres presque dérisoire.

Le 15, au point du jour, nous étions dans une plaine où l’incendie aurait été à craindre à un autre moment de la journée. Elle était couverte de macégas, mais Lopès avait répondu que ces herbes, imbibées de la rosée de la nuit, ne pouvaient prendre feu qu’après avoir été quelque temps exposées aux rayons du soleil. À partir de ce jour, nous prîmes soin de mettre toujours notre monde en mouvement de très bonne heure et de presser le plus possible la première marche.

Le terrain que nous avions à traverser offrait, sur une vaste étendue, une succession dé petits monticules que coupaient, avec une sorte de régularité, de longues flaques d’eau, de celles qui donnent naissance à plusieurs affluents de