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par-dessus nos têtes : plusieurs hommes en reçurent de profondes brûlures ; un tomba mort asphyxié.

Enfin cet ennemi, épuisé par sa propre violence et ne trouvant plus d’aliments près de nous, commença à s’éloigner, continuant sa route vers le nord.

Quand nos hommes, exténués et mourant de soif après cette lutte ajoutée à la fatigue de la marche, coururent à la source voisine de la halte, ils trouvèrent que les Paraguéens s’y étaient déjà embusqués, et il ne fallut pas moins que deux compagnies pour les déloger. Nous vîmes, aux dernières lueurs du jour, ce détachement, qui s’était rallié à quelque distance, rejoindre le gros des escadrons ennemis qui défilaient en bon ordre, enseignes déployées, au son des fanfares, évidemment pour nous narguer, et selon toute apparence s’empressaient d’aller occuper le vallon même où Lopès avait d’abord voulu camper. Quelques boulets, que nous leur envoyâmes, soulagèrent l’animosité de notre monde exaspéré par leur lâche et cruelle tentative pour nous brûler vifs. Ce fut une véritable satisfaction de voir que nos pro-