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sit. Elle aurait dû cependant faire comprendre à l’ennemi l’avantage d’employer contre nous, en succession constante, son artillerie pour battre nos carrés, et sa cavalerie pour nous sabrer dès que nous formerions nos colonnes. Heureusement rien de ce qu’il voyait ne lui ouvrit les yeux, et nous nous tirâmes de ce mauvais pas sans éprouver aucun dommage réel. Notre guide, qui marchait à l’avant-garde, par simple instinct militaire et sans qu’il eût reçu aucune communication, mit à profit la connaissance qu’il avait du terrain, nous faisant quitter brusquement la route de la Machorra en appuyant sur la gauche, et par une contremarche subite, nous portant au pied d’une éminence où il nous était facile d’établir une batterie s’il en était besoin ; c’était la sécurité. D’ailleurs, aussitôt que Lopès n’y vit plus d’inconvénient, il nous remit dans la direction du nord, par une montée assez douce.

L’ennemi nous parut alors être en doute sur ce qu’il lui convenait de faire. Sa perplexité était visible par le grand nombre de cavaliers qui couraient de côté et d’autre dans la plaine. Des groupes se dirigeaient sur la batterie ennemie