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du salut en faisaient parmi nous comme un dictateur.

Il y avait tout avantage à prendre la route du Jardin : d’abord la possibilité pour nos convois d’échapper à l’ennemi qui semblait nous poursuivre dans une autre direction. Il s’agissait non seulement des marchands qui s’étaient arrêtés à la Machorra en nous y attendant, mais aussi de ceux qui, dans la supposition que notre colonne était coupée ou déjà perdue, rétrogradaient péniblement sur Nioac. Nous avions, de plus, la chance de quelque ravitaillement dans des districts déserts où il y a toujours des animaux errants, même loin des fermes. En troisième lieu, nous devions tenir compte des avantages que présentait pour nous la disposition d’un terrain accidenté, couvert en partie de bois et de taillis qui neutraliseraient les armes dont a le plus à souffrir une troupe en retraite : la cavalerie, par l’inégalité du terrain et le boisement ; l’artillerie, parce que la nôtre, avec l’avance que nous prenions, aurait toujours la faculté d’occuper avant l’ennemi toute position de quelque valeur stratégique. Nous allions tout d’abord éviter une plaine d’une