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et lui qui puissions aller de ma ferme à l’Apa, à travers champs. » On avait ri, et il n’en avait plus été question.

Au point où nous en étions, le colonel, informé du passage des Paraguéens sur la rive nord de la rivière, et même d’un campement qu’ils y avaient déjà établi, fut le premier à reparler au vieux guide de la route par sa ferme. Celui-ci répondit assez froidement qu’il avait, dans le temps, sans doute indiqué ce chemin, mais qu’il avait aussi conseillé alors de faire auparavant explorer les localités, ce qui ne lui avait pas été accordé, et qu’il était trop tard maintenant.

Cependant, après quelques moments de silence, il ajouta, ayant satisfait son ressentiment, que, tout bien considéré, il ne voyait pas d’impossibilité à une tentative dans ce sens ; que les grandes herbes nous gêneraient sans doute beaucoup, mais qu’il supposait toujours qu’en moins d’une semaine nous pouvions arriver à sa ferme, où nous nous reposerions et nous rétablirions avec ses oranges. Ce fruit était, dans son opinion, d’une valeur inestimable pour la santé, et chaque fois qu’il était allé au Jardin