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chance de succès était dans des charges de cavalerie des plus impétueuses et soutenues par des renforts successifs. Un peu plus d’habitude de la guerre leur aurait fait reconnaître, d’ailleurs, que notre disposition générale était excellente, qu’il fallait, pour en avoir raison, combiner l’emploi de l’artillerie, puisqu’ils en avaient, avec l’action de la cavalerie. Sous ce double effort, il nous aurait été impossible d’abord de défendre notre bagage et les munitions qui s’y trouvaient, ensuite de maintenir nos carrés, qui auraient offert trop de prise aux boulets ; nos rangs, éclaircis et affaiblis par leur développement même, n’auraient pas résisté à leur cavalerie, puissante comme elle l’est, avec les sabres pesants dont elle est armée.

Quoi qu’il en soit, l’avantage nous était resté, et encore avec cet excellent résultat, que le colonel avait grandi dans l’opinion des soldats par le sang-froid dont il avait fait preuve. Mais malheureusement ce n’était pas tout ; nous avions perdu nos bestiaux. Qu’allions-nous faire désormais sans vivres ? Le commandant fit appeler plusieurs officiers, les uns après les autres, puis s’entretint longuement avec le vieux Lopès,