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la protection d’une batterie qui venait d’être placée en face de la rive paraguéenne.

À neuf heures et demie, quand nous nous trouvâmes tous sur le territoire brésilien, notre pont improvisé fut coupé par quelques hommes qu’avait gardés à cet effet le lieutenant Caton, et le corps d’armée se remit en marche, longeant la rive que le fort de Bella Vista, laissé derrière nous en ruine, avait autrefois tenue sous son feu.

Le bataillon de volontaires du lieutenant-colonel Enéas Galvão prit la tête, et le 21e d’infanterie, commandé par le major José Thomas Gonçalvès, alla former l’arrière-garde, ayant entre eux les corps du centre, à droite le 20e, commandé par le capitaine Ferreira Païva, et à gauche le corps des chasseurs, sous les ordres du capitaine José Rufino. Toute cette force couvrait deux lignes de chariots au milieu desquels se trouvaient les mules portant nos restes d’approvisionnements et de munitions avec quelques bagages d’officiers ; puis marchait le groupe des femmes, des malades et des convalescents ; enfin venait le bétail. Nos derniers attelages de bœufs traînaient les pièces, celle