neur de voir saisir un si riche butin par les ennemis qui, nous précédant toujours, le joindraient avant nous, et ne manqueraient pas de faire de cette proie un trophée. En conséquence, il donna l’ordre aux différents corps de ne lever le camp que le 11, c’est-à-dire le surlendemain.
Vainement, plusieurs officiers se hâtèrent d’aller lui représenter que pour l’exécution d’une retraite déjà compromise par la famine qui nous menaçait, il y avait urgence à traverser l’Apa avant que les ennemis eussent réussi à nous le rendre infranchissable, à moins de sacrifices de toute sorte, mais surtout d’un retard qui nous perdrait infailliblement. Il ne discutait plus ; il se renferma dans cette seule allégation, que la dignité du corps d’armée était intéressée à montrer que la retraite avait lieu sans précipitation comme sans crainte.
Il lui restait à faire porter à la Machorra l’ordre pour nos marchands de regagner Nioac, et c’est là surtout qu’apparut sa funeste obstination dans un parti pris. Ayant fait rappeler le lieutenant Victor Baptiste, le porteur des nouvelles, il lui demanda quel serait le meilleur