Page:La Retraite de Laguna (Plon 1891).djvu/149

Cette page a été validée par deux contributeurs.


CHAPITRE XI

Fausse alerte. — Dernières illusions. — Le lieutenant Victor Baptiste. — Passage de l’Apa. — Rentrée sur le territoire brésilien.


Quelques heures plus tard, vers le milieu de la nuit, un fracas horrible se fit entendre, dominé par un seul cri : « Cavalerie paraguéenne ! » Les gardes avancées firent feu.

Le camp était devenu le théâtre d’un bouleversement général : des coups de fusil entr’ouvraient les ténèbres, y faisant voir des formes fantastiques, soit d’hommes le revolver ou le sabre à la main, soit d’animaux, ceux-ci plus dangereux encore, cherchant partout une issue dans leur excitation furieuse, tandis que leurs gardiens, à bout d’efforts pour les contenir, remplissaient l’air d’imprécations.

Une folle terreur avait saisi le bétail dans son campement. Du moment que la cause de la panique fut avérée, on se mit à en rire, l’hilarité devenant de proche en proche universelle :