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où nous allions être acculés, car le pont qui s’y trouvait auparavant venait d’être détruit.

Il était temps que nos quatre pièces, péniblement traînées au haut de l’éminence opposée à celle que l’ennemi occupait, commençassent à jouer à leur tour ; elles ne tardèrent pas à faire taire le feu des Paraguéens : leur pièce de 3 fut démontée.

Cet engagement, qui termina la journée, ne dura pas moins d’une heure. Notre perte n’y fut pas considérable : un homme tué et quelques blessés ; nous pouvions donc regarder comme un avantage les preuves que nous donna de sa fermeté notre bataillon no 20, qui était de service auprès de la batterie. Le feu paraguéen semblait cette fois mieux dirigé qu’auparavant ; mais nos hommes ne bougèrent pas. Ce n’étaient pourtant que des recrues valétudinaires venues de Goyaz, commandées, il est vrai, par un vaillant officier du corps d’armée, le capitaine Ferreira Païva. Nous pûmes voir ce que nous devions espérer du courage et de l’abnégation de tous pour le reste de la retraite.

Pendant ce temps, les membres de la commission du génie rétablissaient le pont : leur