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avec plus de tumulte encore que de dommage. Nos soldats, sur qui la première impression avait été assez vive, se contentèrent bientôt d’en rire, et les femmes elles-mêmes y trouvèrent un sujet de plaisanterie, comparant ces boulets, qui faisaient rejaillir l’eau en éclaboussures, aux oranges de cire pleines d’eau de senteur qui servent aux jeux du vieux carnaval brésilien. D’ailleurs, nous avions nous-mêmes réponse à la parole du bronze ; c’était une expression de la langue imagée du vieux Lopès, et qu’il n’avait pas empruntée, comme on aurait pu le croire, au vocabulaire de l’Afrique française où elle figure souvent aussi.

Ce jour-là encore notre artillerie ne démentit pas sa supériorité. Nos pièces La Hitte rayées de 4 étaient bien installées, parfaitement solides, et la manœuvre en était faite avec la plus grande régularité par nos hommes, qui y avaient été exercés dès le Tabôco, et dont quelques-uns étaient de bons pointeurs. Il faut ajouter que nos officiers de l’arme, aussi habiles que braves, rivalisaient d’adresse entre eux. João Thomas de Cantuaria, Marquès da Cruz, Napoléon Freire et Nobre de Gusmão s’employaient