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La première compagnie qui entra en ligne amenait un canon, et l’un de ses obus alla éclater au plus épais des groupes d’attaque. Cette arme, introduite à l’improviste dans l’action, produisit son effet ordinaire ; elle répandit à l’instant le désordre dans tout le détachement déjà ébranlé par l’apparition du secours, et toute la cavalerie paraguéenne disparut, laissant un second campement ennemi en notre pouvoir ; il nous en coûta quatorze morts et beaucoup de blessés.

Nous ne pouvons oublier parmi ces derniers un jeune soldat, Laurindo José Ferreira, qui, cerné par quatre ennemis et n’ayant que son fusil pour se défendre, haché de coups de sabre, la main gauche entamée, le bras droit entaillé profondément en plusieurs endroits et l’épaule presque détachée par un coup de lance, ne s’abandonna pas un instant. Ce ne fut que longtemps après qu’il guérit de tant de blessures : sa fermeté à l’ambulance ne fut pas moindre que la bravoure qu’il avait déployée devant l’ennemi.

Le personnel de notre service médical avait été très éprouvé par les fièvres paludéennes de Miranda ; plusieurs de ses membres nous avaient