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mandement venait d’en être donné, et, de ces groupes, en dehors desquels il n’y avait qu’à périr misérablement sous le sabre ou sous la lance, partaient des décharges accompagnées de bruyantes acclamations. Enfin, serrant les rangs, ils reprirent leur mouvement en avant, au milieu de ce tourbillon d’hommes et de chevaux, pour s’appuyer sur les bouquets de bois qu’on voyait çà et là dans la campagne : lutte acharnée où il y eut de part et d’autre beaucoup de tués et de blessés.

Le commandant en second du corps des chasseurs, Antonio d’Acunha, ne dut la vie qu’au dévouement d’un de ses hommes. Il se produisit sur un autre point un épisode qui a été souvent raconté depuis. Le capitaine Costa Pereira semblait être devenu dans les rangs l’objet particulier des attaques d’un puissant cavalier ; il voulut en avoir raison et, se faisant faire place, se jeta hors du carré, animé d’un tel entrain, que son adversaire intimidé tourna bride, aux applaudissements des nôtres.

Cependant le renfort qu’avait fait demander José Rufino était arrivé au pas de course, précisément quand les cartouches allaient manquer.