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le commandant avec son état-major pour être en mesure de faire donner tout son monde, s’il le fallait. À travers les rayons d’un magnifique lever de soleil, nous apercevions au-dessous de nous nos soldats courant dans la campagne vers le lieu du combat, et plus loin, les Indiens Térénas et Guaycourous qui, après s’être comportés en braves auxiliaires dans la lutte, emportaient maintenant sur leurs épaules les dépouilles des chevaux qu’ils avaient pris aux Paraguéens.

Les commandants ayant laissé un peu respirer leurs soldats, ne recevant pas, d’ailleurs, l’ordre d’occuper la position, et voyant de plus que le colonel, informé de leur succès, ne quittait pas pour marcher vers eux la hauteur où il s’était tenu, pensèrent qu’il ne leur restait plus qu’à évacuer le poste qu’ils venaient d’enlever. Ils commençaient leur mouvement pour nous rallier, lorsque les Paraguéens, rapides comme des Cosaques, ramenèrent à fond de train leur artillerie, soutenue alors par un parti nombreux de cavalerie ; ils ouvrirent le feu sur nous jusqu’à ce que, de notre côté, toute notre batterie, mise en ligne à temps et pointée par nos officiers,