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On ignorait à quelle force ils allaient avoir affaire. Le Paraguay fournit encore moins d’espions que de guides, et nous n’avions pu faire de reconnaissances, les chevaux nous manquant. Nous n’avions rien vu ni entendu, bruit, poussière ou fumée, qui pût nous faire présumer que l’ennemi eût reçu des renforts ; mais nous connaissions son habileté à couvrir des mouvements considérables de troupes ; aussi le colonel donna-t-il l’ordre que les officiers commandant la colonne d’attaque n’entrassent pas en action avant que le corps des volontaires fût à portée de les soutenir. À l’heure marquée, il détacha ce corps avec une des pièces de notre parc dans la direction du camp ennemi.

Néanmoins, après avoir pris de longs détours et traversé près d’une lieue de marais, le détachement du commandant Gonçalvès était arrivé sur la position des Paraguéens, de nuit encore, une heure avant le lever du soleil et dans le plus grand silence. Il put reconnaître que la batterie ennemie avait été placée pour défendre le passage du fossé. José Thomas Gonçalvès, qui dans la position à lui assignée devait, dès le lever du soleil, essuyer le feu de cette artil-